Retour au pays maudit - Tome 2 by Jean Failler

Auteur:Jean Failler [Failler, Jean]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782372601962
Éditeur: Éditions du Palémon
Publié: 2020-03-25T23:00:00+00:00

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11. Voir Fallait pas commencer, même auteur, même collection.

Chapitre 12

Puis elle récupéra sa voiture, fila sur Pont-l’Abbé et s’arrêta à l’entrée de la ville, devant la gendarmerie. Elle sonna au portillon, se fit connaître et entra.

Le gendarme à l’accueil la salua :

— Bonjour, madame, que puis-je faire pour vous ?

— Je souhaiterais rencontrer le major Papin.

— Vous avez rendez-vous ?

— Non. Je passais par Pont-l’Abbé, je me suis arrêtée par hasard.

— Puis-je voir vos papiers ?

— Assurément.

Elle lui tendit sa carte de police et le gendarme lut :

— Commandant Lester

Il leva les yeux sur Mary, lui rendit sa carte et dit :

— Je vais voir, commandant.

Il revint quelques instants plus tard et annonça :

— Le major va vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre…

Il emprunta un long couloir, Mary sur les talons, et s’arrêta devant une porte portant une suscription : Major Papin. Il frappa et, lorsqu’il entendit une voix autoritaire lui ordonnant d’entrer, il poussa la porte, s’effaça devant Mary en annonçant :

— Le commandant Lester !

Papin, qui travaillait à son bureau, se leva et vint au-devant de sa visiteuse.

— Heureux de vous voir, commandant !

Elle lui serra la main en assurant :

— Le plaisir est pour moi, major ! Je passais par là et je tenais à vous remercier personnellement pour la belle efficacité dont la gendarmerie a fait preuve une fois de plus.

— C’est tout naturel ! assura le major en se gonflant du col. On aurait dit un pigeon paon prêt pour la parade nuptiale. Et votre affaire, ça avance ?

— Pas comme je voudrais, hélas !

— Ah ? fit Papin. Que vous arrive-t-il ?

Avant que Mary n’ait commencé à lui narrer ses déboires, il avança une chaise :

— Mais asseyez-vous donc !

Elle remercia et se posa face au bureau tandis que Papin regagnait un fauteuil qui en aurait contenu deux comme lui sans qu’ils en soient gênés.

— C’est une affaire compliquée, major. Avant toute chose, elle requiert la plus grande discrétion.

Elle sortit de sa poche l’ordre de mission signé du ministre et présenta le document au major.

Papin parcourut la première page, comme l’avait fait son homologue de Palaiseau et souffla :

— Pff… ça vient de haut !

— De très haut, confirma Mary. Vous voyez, ce document me donne carte blanche sans avoir à m’embarrasser d’une quelconque hiérarchie ; je peux sonner aux portes des chefs de service et même des préfets. Cependant, ces gens-là, s’ils sont de grands théoriciens, n’ont la plupart du temps aucune idée de la réalité du terrain et ne sont surtout pas des hommes d’action.

Elle hésita et risqua :

— C’est pourquoi je m’en ouvre à l’homme expérimenté que vous êtes. Je vais vous dire : ce qui m’a déterminée à me confier à vous, c’est la rapidité et la maestria que vous avez apportées à éliminer mes suiveurs.

Sous ses cils touffus, les yeux du major Papin pétillaient. Il était de ces gens qui ne reçoivent pas les conseils, mais qui adorent en donner.

— Au fait, où sont-ils ? demanda-t-elle.

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